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À Dire PÔLE ÉCRITURE
14 décembre 2022

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Où sont les filles ?

Ce jour-là, Chantal et Christine trottinent gaiement sur les pavés lustrés de la cour de l’hôtel Gabriel à Lorient, vaste bâtisse militaire du 18ème siècle. S’approchant de la Galerie du Lieu,

Chantal apostrophe la gardienne : « Où sont passées les filles ? ». La jeune femme, amusée, fait un geste de la main pour indiquer le chemin de l’exposition : « Par ici, mes petites dames ! » Les deux amies, intriguées, se laissent guider par la signalétique, suivant un mystérieux jeu de piste dans le dédale des couloirs.

D’un pas hésitant, elles débouchent dans une première pièce carrée, inondée de soleil, où sont juxtaposées des photos d’adolescents prises par des adolescents. La consigne était donnée aux élèves d’un collège de photographier l’un de leurs semblables dans un espace urbain. Rien d’extraordinaire, pense Chantal face à ces portraits de jeunes anonymes et androgynes. La vie ordinaire, commente Christine devant les prises de vue de ce quartier populaire, triste et terne.

Dans une deuxième salle, vaste, longue, éclairée artificiellement, Chantal aperçoit, posé négligemment sur un banc de bois, le Press-book d’Antoine Vincens de Tapol. Curieuse de comprendre la démarche de l’auteur de l’exposition, elle se précipite sur ces pages et découvre ces lignes : « La place de l’homme tient dans son environnement, qu’il soit social ou géographique. Quelle empreinte l’individu laisse-t-il au collectif et au territoire ? Et son pendant, comment la société détermine-t-elle l’individu ? ». Quelle surprise de sentir les affinités entre la pensée de cet anthropologue-photographe et la démarche gestaltiste. Impressionnée, Chantal retourne sur ses pas pour mieux observer les images de la première salle et s’imprégner de ce rapport entre l’individu et la ville, en particulier la plongée dans la zone du « Bois du château ». Paradoxalement, l’insolite se trouve dans la banalité, l’uniformité, la conformité des prises de vue.

Sensibles à cette posture, nos deux comparses s’aventurent dans ce nouvel espace consacré à l’artiste où sont exposées des photos grand format de jeunes filles pour la plupart maghrébines. Ces portraits, troublants de spontanéité et d’authenticité, traduisent le besoin de se fondre dans la masse, de ne pas se faire remarquer, d’éviter de se différencier. C’est comme s’il y avait du danger à apparaître, à montrer sa féminité, sa coquetterie, son charme, sa séduction. Ces jeunes filles noyées dans les murs ou la verdure sont assignées à passer inaperçues, car tout dévoilement les expose à des remarques moqueuses ou désobligeantes de leurs camarades garçons qui occupent l’espace public. Interloquée, Christine attire l’attention de Chantal sur un témoignage mural « C’est comme une gêne de passer ici, les regards sur nous, les petites remarques, on n’est pas à l’aise… » La solution pour elles est de se cacher, se conformer, fuir la provocation des quartiers périphériques pour se fondre dans l’anonymat du centre-ville.

L’artiste créateur développe sa visée : « Le fondement de ce projet s’inscrit donc dans une problématique contemporaine assez complexe, celle de la place des femmes dans les quartiers, notamment au travers des représentations culturelles des habitants de leurs territoires. » Il poursuit : « Cette domination masculine est précédée d’une domination institutionnelle car les villes ont été construites par les hommes et pour les hommes. Il s’agit bien pour les filles d’une violence symbolique invisible, intériorisée, celle de moins apparaître dans la rue, d’une liberté de mouvement contrainte, qui nie une part de leur existence même. »

Au sortir de cette deuxième pièce, Chantal et Christine, bouleversées par ces regards croisés des adolescentes, de l’artiste et des visiteurs, cherchent à prolonger cette exploration. Mais elles se perdent dans l’itinéraire et sont obligées d’admettre à regret les limites de l’exposition. Une manière de poursuivre, suggère Chantal, est de faire part de nos impressions par l’écriture !

Chantal Masquelier

Si vous êtes loin de Lorient, vous pouvez découvrir cette exposition sur le site de l’auteur : www.antoine-de-tapol.com/ou-sont-les-filles

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