Édito

Chers lecteurs, chères lectrices,

C’est avec plaisir que nous vous présentons ce sixième numéro de notre Revue « à dire » titré :
« Au-delà des technologies, l’humain ».

Dans un monde en constante évolution où les progrès technologiques avancent à une vitesse stupéfiante, il est essentiel de prendre du recul et d’explorer les nuances de la relation complexe entre l’humain et les machines. C’est ce constat qui nous a donné envie de vous inviter à réfléchir, à écrire et à nous proposer des articles. Vous avez répondu à notre appel et nous vous en remercions. Quant à vous lecteurs, lectrices, notre espoir pourrait être que vous puissiez vous aussi réagir, dans l’après coup de votre lecture et nous adresser vos remarques. Car il s’agit pour nous qu’une réflexion s’élabore autour des gigantesques enjeux que toutes ces nouvelles technologies lancent à notre humanité.

En introduction, le premier article, « Intelligence artificielle : quelle emprise ? », soulève des questions cruciales autour des risques. A sa lecture, vous découvrirez aussi les réponses que les systèmes eux-mêmes, tels ChatGPT, peuvent apporter sur les notions d’éthique et de danger. Peut-on parler là d’un comble de l’ironie, je vous le demande ? Toujours est-il que les défis éthiques, les opportunités, les illusions (et désillusions) qu’offre cette ultra-technologie doivent rester au cœur de tout débat contemporain.

Les désillusions sont à l’origine de coups de gueule et cris alarmants que l’on entend poindre contre les évolutions technologiques. De cela, il en est question, dans « Hors-jeu ». Poussé sur le bas-côté de la route, le sujet reste au bord du chemin car il n’y a pas de destination dans le pays des algorithmes pour ceux qui n’en connaissent pas la langue. L’illectronisme est la nouvelle fabrique de l’exclusion.

D’association d’idées, en association d’idées, à partir de l’expression : « Il ne m’a pas calculée », l’autrice adresse une lettre à sa petite fille. Elle y fait état de comment elle perçoit, en 2023, ce monde où l’intelligence artificielle suscite fascination, espoirs, fantasmes, angoisses, stress, désarroi, rejet, laisser faire…

Les deux articles suivants, « De la présence à la distance, thérapie vs téléthérapie » et « Accompagner en visio, repères », relatent deux points de vue sur le seul moyen que nous avons eu de poursuivre les thérapies lors du pic de l’épidémie de covid-19. Aujourd’hui, trois ans plus tard, où en sommes-nous ? La question reste posée. Nul doute que nous allons, au fil des mois et des années, affiner nos représentations, pensées et manières d’accompagner en distanciel. En attendant ce temps, nous vous proposons de découvrir et peut-être réagir à ces deux écrits.

Les deux vignettes cliniques présentes dans « La vie, réelle ou virtuelle ? » parlent de l’addiction aux nouvelles technologies, à la cyberdépendance. L’autrice nous propose de regarder comment elle invite, en présentiel, Héléna et Jérôme à ralentir, à consacrer du temps aux choses présentes autour d’eux, à prendre conscience des « objets transitoires » qui envahissent leur quotidien et participent à leur effondrement, leur mal être.

Parce que toutes ces transformations nous interrogent, parce que nous sommes conscients qu’algorithmes et robots prendront une place croissante, « Le sensible et l’algorithme, une histoire en devenir » revient sur les questions fondamentales posées par la place du numérique dans notre quotidien et au sein de nos cabinets.

Cette accélération effrénée de nos vies doit-elle nous inviter à « Ralentir », à rétablir le contact avec notre environnement ? C’est sur l’éloge du ralentir, de la rencontre inattendue, de l’esthétique, de l’ouverture des fenêtres des sens que ce numéro se clôture par un article décloisonnant : « Psychopathologie esthétique et décoloniale des perceptions.»

En notre qualité de gestalt-thérapeutes, sensibles à la question du champ organisme/environnement, nous espérons que ce numéro stimulera des réflexions à venir, éclairera notre pratique actuelle et future. Enfin et pour notre plus grand plaisir des « J’ai vu, je suis venue, j’ai lu  » complètent ce numéro 6.

Très bonne lecture à vous tous.

Armelle Fresnais

Gestalt-thérapeute et superviseure, psychologue-psychothérapeute. Exerce à Landerneau (Finistère)

NB. Nous vous avons réservé des encadrés intitulés « commentaires » à la fin de chaque texte pour que vous puissiez laisser entendre votre voix.

Annexe

Notre équipe éditoriale a eu la curiosité de questionner ChatGPT sur le thème de notre N°6. Nous avons été heureusement surprises de constater que la réponse rejoignait nos préoccupations. Voici le texte de la réponse de ChatGPT :

« Bonjour ! La question de l'importance de l'humain au-delà des nouvelles technologies est très pertinente. Bien que les avancées technologiques aient transformé de nombreux aspects de nos vies, l'importance de l'interaction humaine, de l'empathie et de la compassion reste primordiale. Les technologies peuvent faciliter la communication et la connectivité, mais rien ne remplace vraiment le contact humain authentique. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l'utilisation des nouvelles technologies et le maintien de relations humaines significatives ».

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