Édito
En début d’hiver dernier, quand nous échangions sur les textes reçus pour le numéro précédent, ce thème de ‘’la conscience dans tous ses états, sentir, savoir résonner, comprendre’’ a subtilement émergé. Trouverait-il un écho suffisant dans ce que vivent les lecteurs de À Dire pour qu’ils se lancent dans le processus d’écriture ? Au printemps, nous avons alors été étonnées de la diversité de ce qui a émergé : diversité des zones explorées ; diversité des formes par lesquelles s’exprime le cheminement de chacun.
C’est ainsi que Laurent Biscarrat nous plonge directement dans les sensations liées à un expérientiel en eau chaude, tandis que Brigitte Baronetto nous entraîne dans le rythme subtil qui se dégage d’un tissage particulier des phrases. Savez-vous ce qu’est un pantoum, vous ? J’en ignorais complètement l’existence jusqu’à présent. Puis nous partageons avec Katouchka Collomb sa confrontation à de sombres aspects d’une personne avec laquelle elle travaille, et Marielle Thouret nous raconte l’histoire patiemment tissée autour d’un traumatisme prénatal.
Sylvie Schoch de Neuform nous invite ensuite à ‘’cultiver un savoir sensible et un sentir pensant’’, et Stéphanie Féliculis à explorer ce à quoi nous croyons croire. Puis Marc Thouret nous entraîne dans le chemin d’ouverture de conscience qu’est la pratique de la marche itinérante tandis que Jean Marie Delacroix, retrouve dans les pratiques de pleine conscience la trace de ce même chemin dans la Gestalt-thérapie des origines.
Après deux commentaires sur des articles parus dans le numéro précédent, d’autres textes font encore écho à la diversité, mais provenant de l’univers extérieur à notre pratique de gestalt-thérapeute. La rubrique ‘’j’ai lu – j’ai vu – je suis venue’’ attire notre attention sur un ouvrage scientifique, sur du théâtre, sur un film, et sur la récente conférence de Bernard Rigaud pendant la rencontre annuelle des membres de la FPGT, fin avril, à Angers.
En travaillant à faire cohabiter dans un même numéro de À Dire ces textes qui témoignent de ces mouvements dissemblables dans l’action, comme dans la réflexion sur l’action, je me suis aperçue que se raconte à travers eux une surprenante convergence de processus. Des personnes confrontées à une réalité qui bouscule, qui interroge, qui résiste, qui pose problème… trouvent de multiples façons leur chemin pour ne pas rester figées, pour être-là attentives à ce qui se passe, tranquilles et néanmoins actives. Si ces textes reflètent une telle cohérence dans le flux de conscience tout en s’exprimant dans leur spécificité, seraient-ils la manifestation d’une ‘’biodiversité gestaltiste’’ déjà bien installée à la FPGT ? Ce serait le terreau - foisonnant et à continuer d’enrichir - d’une bien stimulante perspective de résilience…
Bien sûr, pour cela, il ne s’agirait pas de déployer un algorithme en l’optimisant. Je pense alors à l’aventure déjà ancienne, mais toujours actuelle de La Hulotte, ‘’le journal le plus lu dans les terriers’’ pour reprendre l’expression utilisée par les personnes (peu nombreuses, à la différence de À Dire) qui en assurent la rédaction. Les choix sur la façon de mener cette revue me paraissent pouvoir être une intéressante source d’inspiration pour nous, contributeurs actuels ou futurs aux dossiers de À Dire. Les lecteurs de La Hulotte y trouvent le plaisir d’une sobriété éditoriale, de l’humour, de la solidité scientifique et de l’observation rigoureuse et fiable. Ils et elles y voient aussi un chemin de transformation tranquille du regard posé sur des animaux très ordinaires ou sur des plantes auxquelles les non-spécialistes ne prêtent pas vraiment attention.
Les contributeurs de À Dire seraient-ils en passe de s’engager avec ce même soin dans une exploration de toutes sortes de sentiers menant tous vers une meilleure santé mentale ? En ce qui me concerne, j’espère que cette orientation se poursuivra au fil des saisons à venir.
Claude Falgas
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