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À Dire PÔLE ÉCRITURE
16 juin 2025

La marche itinérante

Depuis trois ans, je propose sur un week-end ou une semaine des stages de marche itinérante et les participants me témoignent des bienfaits que cette pratique. Certains reviennent même plusieurs fois travailler de cette manière sur le même thème. Les marcheurs connaissent l’effet de prise de conscience, souvent d’ordre existentiel que procure la marche et depuis 2016, je fais moi-même, régulièrement, cette expérience. Je marche sur de longues distances, en solitaire ou à deux et cela m’a donné envie de proposer ces stages où la marche est le support principal d’un ‘’travail sur soi’’ comme le formulent parfois les participants.

La trame d’une marche itinérante

Quand le stage de week-end est une occasion pour les participants de faire le point dans leur propre vie, la semaine en marche itinérante est structurée sur le thème des transitions de vie. Cela amène les participants de tous âges et d’horizons divers à aborder leur relation à l’autre, à eux-mêmes et à l’environnement. Ils viennent avec l’intention de marcher et aussi celle de réfléchir, de prendre un temps de recul, d’échange avec des personnes très différentes.

Mon co-animateur et moi-même adoptons alors une attitude différente de celle qui nous permet de mener nos activités de coach ou de gestalt-thérapeute. Nous soutenons, nous facilitons, nous proposons, nous nous portons garants de la sécurité relationnelle et pratique sans aller chercher ou questionner. Dans l’entretien préalable au stage, nous demandons aux participants d’être dans une condition physique suffisante pour que chacun puisse profiter au mieux du temps ensemble. Nous entendons souvent « mais je ne vais connaître personne, cela va être dur de parler à des gens que je ne connais pas ». D’expérience, nous savons que c’est exactement le contraire qui se passe. Le fait de ne pas connaître les autres membres au départ est un atout pour se livrer, pour améliorer la qualité des échanges. La personne peut parler, se dévoiler car aucune histoire n’existe déjà entre les participants. Il n’y en aura pas non plus après, sauf si c’est leur choix.

Durant ces stages nous co-animons de nombreux ateliers d’expérimentation qui permettent aux participants de partager leur vécu, leurs perceptions, réflexions... à deux, à trois, en sous-groupes ou dans le groupe entier. Parfois, nous structurons les échanges en variant les configurations dans l’espace. En pratique, nous demandons par exemple à deux personnes de se parler en marchant côte à côte, ce qui permet à chacune de s’adresser à l’autre sans être sous son regard. À un autre moment nous leur demanderons, peut-être, de marcher l’un derrière l’autre, ce qui change évidemment le ressenti associé. À un autre encore, nous demanderons à une personne de se parler à elle-même à haute voix pendant quinze à vingt minutes en compagnie d’une autre qui ne fait qu’écouter en silence à côté. C’est l’expérience de se sentir écouté sans être interrompu pour l’une, et pour l’autre de ne pas se sentir dans l’obligation de répondre ou de donner des conseils.

Parfois la configuration du sentier occasionne une prise de conscience. Charlotte, accompagnée de Nicolas, se parle à elle-même en parcourant lentement sa relation à sa famille. Le sentier se resserre et Nicolas passe devant. Instantanément, Charlotte ressent une colère sans savoir ce qui se passe. Elle poursuit en silence un moment puis s’aperçoit que Nicolas porte le prénom de son père et qu’il lui tourne le dos. Elle exprime alors vigoureusement au dos de Nicolas une colère restée latente jusque là. Elle ne l’a jamais exprimée à ce père violent et distant. Elle partage ensuite ce vécu en grand groupe.

Les possibilités d’organisation pratiques pour ces échanges ne sont limitées que par celles de la créativité des facilitateurs. Parfois, la personne qui parle est au centre et le groupe se rapproche (en ‘’tortue’’). Ou bien, les échanges se font en ‘’file indienne’’ en parlant fort pour que tout le monde entende. Parfois, la personne se parle à elle-même, en présence d’une autre, silencieuse, ou d’un groupe silencieux. La personne qui parle peut avoir à fermer les yeux. Celle qui écoute peut recevoir comme consigne de ne pas parler du tout ou de faire une reformulation … Les échanges peuvent avoir lieu le jour, mais aussi la nuit, ce qui transforme l’ambiance. À certains moments, nous proposons que s’exprime plus librement la créativité avec des modes d’expression ne se limitant pas à la verbalisation : écriture, dessin, sculpture, danse, land-art…

Comme facilitateurs, nous cherchons à favoriser la spontanéité de l’expression corporelle ou verbale du mouvement intérieur. Nous ajustons en permanence les formes mais aussi les paires ou trios en fonction de ce que nous percevons de chacun au fil des ateliers. Les stages de marche itinérante tiennent ainsi lieu de parenthèse d’adaptation dans la vie des participants, que ce soit à l’autre, différent de soi, à l’imprévu qui suscite de l’appréhension, à l’inconnu qui fait d’autant plus peur qu’il est justement inconnu. Dans notre culture, tout nous restreint à des modes stéréotypés d’expression et de réponse. Nous nous conformons, nous nous restreignons, sans nous poser de question. Les stages de marche itinérante permettent d’expérimenter autre chose.

Un espace de confiance qui se crée

Comme facilitateurs, nous sommes les garants de l’espace de confiance qui se crée et dure le temps du stage. Nous ne questionnons donc pas ou très peu. Nous restons à cette place où la confidentialité des échanges est assurée, où chacun peut se nourrir des autres et explorer en toute sécurité ses propres questions. Certains disposent déjà d’une conscience claire de leur réflexion. Pour d’autres, cela reste plus confus. Une personne qui se questionne peut avoir l’impression que c’est elle le problème, qu’elle est seule à vivre ces interrogations, ces doutes. Les partager en confiance avec d’autres est un levier puissant de transformation. Dans cet espace de confiance, la prise de conscience de ses fonctionnements, ses limitations, ses doutes est une première étape. Le partage de ceux-ci à haute voix en paire ou en groupe peut alors se faire, se dire et être reçu. Le stage devient un vecteur de relation et de coopération. En fin de compte, c’est un tremplin pour la croissance personnelle et collective.

Dans un groupe qui se constitue pendant un stage de marche itinérante, l’information que reçoit chaque participant est hétérogène, provenant des participants issus d’horizons divers et d’âges différents, des facilitateurs, aussi de sa propre réflexion. Et ceci, dès les premiers échanges. Différentes manières d’aborder les choses peuvent être explorées, ainsi que des thèmes non imaginés. Dans l’espace auparavant aveugle d’une personne, peut apparaître un nouveau point de vue, ce qu’elle choisit d’utiliser ou non dans sa réflexion, ses options, ses actions… Point de vue d’un homme, d’une femme, d’une personne de même génération, ou plus jeune ou plus vieille… Les participants partagent, s’expriment, écoutent, s’affirment, se font des retours à deux, en sous-groupes ou en grand groupe. L’appropriation est possible en toute sécurité et les modalités de réflexion ou d’action peuvent alors être réutilisées plus tard, ailleurs, avec son conjoint, en famille ou au travail...

La présence de l’autre ou des autres qui marchent à côté en écoutant, amène la personne qui parle à prendre conscience de l’écho de ses propos renvoyés par les autres. Celle qui se parle à elle-même à travers les autres expérimente et teste sa propre conviction. La perception des cheminements et avancées des autres membres du groupe permet d’ouvrir ses propres perspectives. Dans un stage de marche itinérante, chaque membre du groupe amène un éclairage différent sur les mêmes thématiques et la « lampe du voisin » peut tout aussi bien éclairer son propre cheminement. Les prises de conscience et les changements des autres deviennent sources d’énergie pour soi-même...

Que se passe-t-il ?

La marche itinérante me semble d’abord un tremplin pour l’éveil corporel d’une conscience de l’existence de l’autre. Quel que soit le type de chemin, du GR20, très difficile qui attire des sportifs en recherche de performance, au chemin de Compostelle, ou aux sentiers de grande randonnée moins connus, j’observe que se développe un même processus. Au fil des jours, des marcheurs qui ne se connaissent pas se croisent au gîte, au refuge, dans un village... Les échanges se résument d’abord à quelques mots, à un simple sourire. Ils se développent quand les rencontres se reproduisent. Ils vont parfois tranquillement vers plus d’intime. Certaines personnes vivent ainsi des moments émotionnels très forts, avec des effets très concrets ensuite, tout en sachant qu’ils ne se reverront sans doute plus ensuite.

Arthur que j’accompagne cinq jours sur le chemin de Compostelle vit un épisode dépressif depuis neuf mois après l’arrêt de ses études et quelques essais infructueux de thérapie. Il a vingt ans. Son premier jour de marche est difficile et il reste proche de moi. Il a du mal à aller vers les autres malgré son envie. Le second jour, au départ du gîte, Sarah une jeune femme de vingt-trois ans qui finit ses études et se prépare à entrer dans la vie active nous aborde joyeusement. Je me laisse distancer pour favoriser leurs échanges entre jeunes. Le troisième jour Arthur a mal au pied et souhaite arrêter. Je lui propose de faire du stop et de se reposer au gîte. Arthur et Sarah se retrouvent et échangent pendant les deux derniers jours sur leurs désirs, leurs peurs, leurs joies, leurs visions du monde. À son retour Arthur décide d’une voie professionnelle, sort de sa chambre et de ses jeux vidéos. Il travaille maintenant depuis deux ans dans le secteur qu’il a choisi.

L’ouverture à la nouveauté et donc à notre capacité d’adaptation porte entre autres sur la façon de cheminer en fonction de l’environnement, du désir... État intérieur, tracé du chemin, météo, gîte... Tout change, tout évolue, même si le cycle des journées reste le même. « Nous ne nous baignons jamais deux fois dans la même rivière » et la routine de la vie courante nous éloigne souvent de ce constat comme de notre capacité à y répondre. Nous proposons aux participants cette confrontation à la nouveauté mais les facilitateurs que nous sommes l’expérimentent tout autant. Nous nous ajustons in vivo, pendant le stage, et, au fil des stages : météo, saison, horizon des participants, rythme de leur marche, transformation des environnements et bien sûr, notre évolution personnelle de facilitateurs.

Durant ces stages, j’observe aussi que se développe l’awareness des participants. La marche proposée est lente, souvent méditative. Elle s’installe dans la durée (plusieurs heures, parfois). Nous souhaitons qu’elle reste suffisamment confortable pour chacun. Comme animateurs, nous mettons donc délibérément l’accent sur la qualité d’attention portée au vécu corporel, qu’il soit physique, réflexif ou émotionnel ainsi qu’à la relation à l’environnement. C’est une façon de se réapproprier nos sensations, nos perceptions, notre respiration, notre corps. Le balancement répétitif pied gauche, pied droit s’ajoute à la fatigue créant un état de conscience légèrement modifié. Cela permet au marcheur de se décaler de ses schémas habituels de fonctionnement, de s’ouvrir au moment présent et à sa qualité de présence. Michel, dirigeant d’entreprise formule ainsi sa compréhension par le corps : « Tout ce que j’ai perçu pendant ces jours, je l’avais intellectualisé auparavant dans ma thérapie, j’avais tout compris, mais ici je l’ai vécu corporellement et ça change tout. »

La marche itinérante génère aussi des effets spécifiques liés à l’environnement. Nous traversons des paysages divers, parfois hérissés de rochers, parfois d’une monotonie générant presque de l’angoisse pour tel ou tel participant. S’ouvrir à la nouveauté passe là peut-être par oser s’arrêter pour découvrir une mante religieuse, un arbre à la forme qui interpelle, un artisan dans son atelier, ce qui éveille une résonance différente pour les participants. Une forme d’auto-régulation s’installe et se diffuse dans le groupe un renouveau de vitalité. Nos choix d’accompagnement visent à faciliter cette auto-régulation du groupe. Mon expérience de gestalt-thérapeute m’aide pour contenir, soutenir, sécuriser quand certaines personnes vivent des moments très forts, émotionnellement parlant. Le cas échéant, nous invitons la personne à commencer ou à reprendre un travail de thérapie dans un autre cadre que celui dans lequel nous nous trouvons.

Les paysages, avec leurs beautés et leurs laideurs, les bruits, les odeurs, les éléments rencontrés dans la nature (pluie, vent, température) aiguisent les sens des participants bien plus intensément que l’environnement stable d’une salle où se réunit un groupe. La marche itinérante devient alors pour les participants une sorte de mouvement lent faisant émerger le changement d’environnement, la transformation de ce qui nous entoure. Et en écho, nos options de propositions telles que la marche méditative favorisent le renouvellement de l’attention à soi et à l’environnement. Cet entrelacement entre intérieur de soi et extérieur facilite la prise de conscience du vivant, de l’écologie, du monde qui nous entoure. Les participants évoquent d’ailleurs fréquemment ce décalage vécu entre vie quotidienne en ville et beauté perçue de la nature pendant la marche. L’environnement naturel devient alors soutien pour les participants dans leur mouvement les menant d’une expérimentation perçue, aux diverses formes d’expression, verbalisation, écriture ou toutes sortes d’autres possibilités. Les participants redécouvrent parfois des possibilités, des désirs, des envies figées par des traces du passé…

Et pour surtout ne pas conclure ces expériences de marche itinérante

Au fil de mon expérience de gestalt-thérapeute en cabinet j’ai accompagné dans un espace clos des adultes, des couples ou des familles vivant des moments de souffrance ou de difficultés. Avec ces stages de marche itinérante, j’ai la sensation de sortir de plus en plus de mon cabinet et d’ouvrir d’autres espaces de travail vers plus de conscience d’être. Je rejoins ainsi Fritz Perls qui trouvait sa méthode « trop bonne pour la réserver à des malades ou des marginaux » et la présentait comme une « thérapie des gens normaux ». Les participants aux stages de marche itinérante, curieux, portés par leur envie d’expérimenter la nouveauté ne sont pas majoritairement en souffrance mais plutôt en recherche de connaissance de soi, de prise de recul sur le cours de leur existence. La marche itinérante me semble vecteur de tranquillité intérieure et moyen d’avancer sur son chemin en l’éclairant de conscience : un pas après l’autre.

Marc Thouret
Gestalt-thérapeute. Superviseur.
Pratique les thérapies duelles, du couple et de la famille.
Facilitateur de stage de marche itinérante
Exerce à Noirétable (42).

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