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À Dire PÔLE ÉCRITURE
16 juin 2025

La pleine conscience aux origines de la GT

Introduction – Revenir aux racines orientales de la Gestalt-thérapie

Dès ses origines, la Gestalt-thérapie est traversée par la question de la pleine conscience. L’un de ses fondements – être là, ici et maintenant, dans la conscience de l’expérience vécue – s’ancre dans les traditions méditatives orientales. F. Perls avait été intéressé par P. Weitz, l’un des membres du « groupe des sept » qui avait été initié aux philosophies orientales. C’était aussi l’époque où Alan Watts, écrivain, philosophe, considéré comme l’un des pères de la contre-culture faisait connaître aux Etats Unis les traditions et pratiques orientales. Enfin au cours de son voyage au Japon en 1963, il a découvert et pratiqué la méditation zen. Il me semble que ces racines orientales sont passées peu à peu dans l’ombre dans l’enseignement et la pratique de la Gestalt, au profit d’une mise en avant de la phénoménologie, du paradigme du champ, du questionnement et d’une attitude parfois trop verbale.

Aujourd’hui, alors que la pleine conscience est de plus en plus intégrée dans les pratiques thérapeutiques contemporaines, il semble essentiel de réhabiliter cette dimension fondatrice de la Gestalt-thérapie. Cette réhabilitation passe par la redécouverte de deux textes majeurs : Le moi, la faim, l’agressivité (1947), et la première partie de Gestalt Therapy (1951), méconnue en France.

Ce texte propose de revisiter ces racines orientales autour de trois grands axes : la thérapie de la concentration comme préfiguration de la pleine conscience, la mise à l’écart du tome 1 de PHG et ses conséquences, et enfin, l’intégration possible de ces pratiques dans le champ clinique de la Gestalt-thérapie d’aujourd’hui.

1. La thérapie de la concentration : précurseur de la pleine conscience

Dès 1947, Perls commence à rédiger avec sa femme Laura, Le moi, la faim, l’agressivité, dans lequel il expose comment il se différencie de la psychanalyse freudienne. Il y met en avant deux idées fortes : l’importance de l’agressivité comme énergie de vie, et l’expérience de la concentration comme voie thérapeutique, les deux étant liées : la concentration étant l’un des moyens possibles pour réveiller l’énergie de vie en nous et la ré-orienter vers la croissance.

Perls définit ainsi la "thérapie de la concentration" : Se concentrer c’est aller au centre d’une situation, ce qui est relié à l’intérêt et à l’attention : je porte mon attention sur ce que je vis parce que je m’intéresse à cette situation et à ce qu’elle me fait vivre et je m’intéresse à moi vivant cette situation. C’est le contraire de l’évitement ».

C’est l’attention dirigée vers ce qui se passe ici et maintenant, dans le corps, les émotions, les pensées, les interactions avec les autres. Il s’agit d’un processus de centration intérieure qui invite à la « pure observation » et au « silence intérieur » (expressions utilisées par l’auteur). Être là, simplement, dans l’expérience présente. C’est l’introduction de l’attitude méditative dans la posture du thérapeute.

F. Perls transpose dans son ouvrage les principes de la méditation Zen. Il en consacre la troisième partie à une série d’explorations expérientielles centrées sur le corps, la respiration, la visualisation, et le silence intérieur. Il n’utilise pas le mot "méditation", à cette époque-là les philosophies et pratiques orientales n’étaient pas encore connues. Cette expérience japonaise, bien que peu commentée dans la littérature biographique, a dû le marquer profondément pour qu’il en fasse l’un des éléments qui le différencie de la psychanalyse et pour qu’il y consacre les 250 pages qui contiennent la thérapie de la concentration et les 3 chapitres du tome 1 qui m’apparaissent comme la partie pratique de la thérapie de la concentration.

Elle a inspiré une attitude thérapeutique centrée sur la présence, la conscience corporelle et la lenteur dans l’accompagnement. Comme en méditation : habiter pleinement le moment présent dans le processus thérapeutique, observer ce qui est là, sans faire d’interprétation, sans juger.

Cette approche vise à réveiller l’énergie de vie, non pas en analysant le passé, mais en se reconnectant à l’élan vital du présent par l’intermédiaire du « être dans la conscience de… dans la continuité ». Elle ouvre à une écoute intérieure fine, et transforme la relation thérapeutique en un lieu d’émergence et de croissance. L’agressivité, dans ce contexte, retrouve sa valeur étymologique : aggredi, aller vers. Elle devient un mouvement vers l’expérience, vers l’ajustement créateur. Elle est l’énergie de vie, réveillée par l’attention portée à l’expérience vécue, et qui s’oriente vers les ajustements de croissance.

Cette thérapie de la concentration sera prolongée dans Gestalt Therapy (1951), notamment dans les trois premiers chapitres du tome 1, consacrés à des exercices de prise de conscience. Perls, Hefferline et Goodman y proposent une série de pratiques visant à affiner la perception sensorielle, la présence, la conscience de soi en relation. Aujourd’hui, nous les reconnaissons comme des pratiques méditatives avant l’heure.

Ces pratiques permettent de développer le "continuum de la conscience" : une conscience fluide, continue, traversant l’ensemble de l’expérience. Elles invitent le thérapeute à ralentir, à observer, à se taire pour mieux entendre. Elles donnent toute sa place à la phénoménologie vécue du corps, du souffle, du silence intérieur. En cela, elles sont au fondement même d’une posture thérapeutique profondément humaniste et incarnée.

Ainsi dans l’histoire des psychothérapies, nous passons du paradigme de l’inconscient avec Freud au paradigme de la conscience dans les psychothérapies humanistes contemporaines.

2. Le tome 1 de PHG : un ouvrage mis à l’index

Notons d’abord que Gestalt therapy à l’origine dans sa version anglaise est un seul ouvrage avec deux grandes parties. C’est l’éditeur Stanké qui l’a publié en français en deux tomes, créant ainsi la division et le clivage que nous connaissons en France entre réflexion théorique et expérimentation pratique, clivage qui a entraîné pendant une époque un malaise entre la « vraie Gestalt » et l’« autre ».

Le tome 1 de Gestalt Therapy, intitulé en français "Techniques d’épanouissement personnel", a été publié en 1977. Il regroupe trois longs chapitres proposant des expériences concrètes de pleine conscience. Pourtant, dès les années 1980, il est progressivement mis à l’écart dans l’enseignement français de la Gestalt-thérapie.

Considéré par certains comme un simple recueil d’exercices, ce texte a été disqualifié au profit du tome 2, plus théorique, consacré à la théorie du self. Cette dichotomie a entraîné un déséquilibre dans la pratique gestaltiste française : trop de concepts, pas assez de corps ; trop de paroles, pas assez de silence ; trop de contenus, pas assez d’expérience.

Ce rejet est d’autant plus paradoxal que les auteurs eux-mêmes insistent, dès la préface, sur l’importance de vivre les expériences proposées. Je n’ai jamais été d’accord avec la mise à l’index de cet ouvrage, cela me paraît être un non-sens et une erreur. D’autant plus que les auteurs écrivent dans la préface générale de l’ouvrage : « Pour en tirer le maximum de bénéfice le lecteur devra aborder les deux parties du livre en même temps, peut-être de la façon suivante : faire les expériences aussi consciencieusement que possible. Une simple lecture ne mènerait pas loin…si vous faites les expériences, vous sentirez bientôt que vous commencez à changer. Pendant que vous travaillez la partie pratique, lisez la seconde partie du livre une fois sans vous préoccuper de tout comprendre… » (P 16, tome 1).

Une simple lecture ne mènerait pas loin… L’ouvrage dans sa globalité est un texte à vivre, à éprouver dans le corps, à incarner dans la relation, non à théoriser.

En tant que superviseur et formateur, j’observe souvent les conséquences de la dévalorisation du premier tome au profit du second :

Une tendance en France à être trop verbal, trop centré sur le contenu, sur l’intervention questionnante, avec une confusion entre les deux modalités de conscience awareness et consciousness ;

la croyance implicite que l’efficacité d’une thérapie se mesurerait seulement à partir d’un temps bien rempli par les mots ;

le self, en tant que processus dynamique donnant vie, mouvement et orientation à l’être humain dans son rapport avec ses différents environnements a perdu la substance même qui lui donne sa vitalité et son énergie : l’awareness, la conscience corporelle en relation, avec un ralentissement du rythme et des moments de silence pour pouvoir sentir pleinement l’expérience en cours.

Mon objectif est de faire œuvre de mémoire en rappelant aux gestalt-thérapeutes que ce livre existe mais qu’il a été mis à l’index. Il contient un message important dont les gestalt-thérapeutes français ont été privés : si tu veux travailler à partir du paradigme « être là ici et maintenant dans la conscience de ce qui se passe » avec comme référence la théorie du self de PHG, commence par développer ta capacité à sentir et à être dans le continuum de la conscience. La théorie du self n’a de sens qui si elle est d’abord invitation à sentir et conscientiser ce qui se passe en nous dans le processus de contact et dans ses différentes étapes. Sinon elle n’est que théorie explicative mentalisée et mentalisante.

Le self a perdu sa source vivante, son ancrage dans le sentir et dans la présence méditative.

Il est aussi écrit dans cet ouvrage que la Gestalt s’apparente au yoga, notamment dans sa partie pratique pour ouvrir l’awarness corporelle.

3. Vers une Gestalt-thérapie contemplative : intégrer la pleine conscience au cœur du processus

La pleine conscience est aujourd’hui largement reconnue pour ses effets thérapeutiques. Aux États-Unis, Jon Kabat-Zinn l’a introduite dans le champ médical dès les années 1970. En France, Christophe André et d’autres l’ont vulgarisée et adaptée à la clinique contemporaine. Le courant actuel des thérapies cognitivo-comportementales l’a également intégrée dans sa pratique.

Elle est au cœur du processus, comme le soulignent les travaux de quelques gestalt-thérapeutes qui en ont bien saisi l’intérêt, tels que de Richard Jiménez, Anne Chrétien, Anne-Marie Chappuis, Roland Rech et d’autres. Ces auteurs ont publié des articles donnant à la pleine conscience sa juste place dans le processus thérapeutique, notamment dans les deux publications de la Société Française de Gestalt (SFG) numéros 19 « Orients-Occidents. Entre spiritualité et psychothérapie » et 20 « Occidents-Orients » consacrées aux racines orientales de la Gestalt. Signalons en particulier l’article de R. Rech, gestalt-thérapeute bouddhiste « Zen et Gestalt » paru en 2000.

L’université Laval de Québec a publié en 2018 un ouvrage collectif coordonné par A. Devault et G. Pérodeau « Pleine conscience et relation d’aide ». Nos collègues gestaltistes J. Cyr et A. Mercier ont collaboré à cet ouvrage en écrivant un chapitre intitulé « La pleine conscience : intégration dans un programme psychiatrique spécialisé » dans lequel ils présentent le processus thérapeutique comme un processus méditatif.

Moi-même j’ai publié en 2020 « La pleine conscience en psychothérapie » dans lequel je remets en avant-plan, les racines orientales de la Gestalt et je développe le thème de la « méditation intersubjective » pour parler de ces moments où le patient et le thérapeute sont engagés dans une relation de co-awareness sur le fond d’un aspect de la problématique du patient.

Mais il y a une différence essentielle entre les praticiens de Mindfulness ou pleine conscience et les gestalt-thérapeutes : souvent les praticiens de Mindfulness l’utilisent comme une pratique de mieux-être pour diminuer le stress. Nous, gestalt-thérapeutes, nous développons la présence méditative dans notre posture et nous cherchons les liens entre awareness, continuum de la conscience, ça de la situation, relation patient-thérapeute et processus thérapeutique. Nous considérons que les moments de pleine conscience sont au service du processus psychothérapeutique.

La thérapie de la concentration et les pratiques proposées par PHG en sont les prémices. Il s’agit maintenant de réintégrer cette dimension dans notre posture et nos pratiques cliniques.

Cela implique de considérer la pleine conscience non pas comme un outil, mais comme une qualité de présence et comme un espace de disponibilité intérieure aussi bien chez le patient que chez le thérapeute, permettant à des éléments contenus dans le fond d’émerger en avant-plan.

Être là, dans le silence intérieur, dans la perception fine de ce qui se passe fait partie du processus de transformation. Le thérapeute devient témoin, partenaire, présence incarnée. Il soutient le continuum de l’awareness par son ancrage, sa respiration, son attention ouverte. Il crée un espace où le "ça de la situation" peut se mettre en mouvement et permettre à l’organisme de remettre en route sa capacité à l’autorégulation et à la transformation.

Conclusion – Redonner à la conscience sa juste place

Réhabiliter le tome 1 de Gestalt Therapy, revisiter La thérapie de la concentration, relire les textes fondateurs à la lumière de la pleine conscience : tel est le projet de ce travail. Il s’agit de faire œuvre de mémoire, mais aussi d’avenir.

Nous, gestalt-thérapeutes, avons entre les mains une approche qui, dès ses débuts, a reconnu le pouvoir transformateur de la conscience. Encore faut-il que nous n’oubliions pas cette source, qu’on la pratique, qu’on la transmette. Être là, ici et maintenant, dans la conscience de ce qui se passe – dans le corps, dans la relation, dans le champ – c’est déjà transformer. Je ne peux que recommander aux Gestalt-thérapeutes de lire ou relire les deux textes fondateurs nommés dans cet article.

Les racines orientales de la Gestalt nous rappellent que cette thérapie est, avant tout, une pratique de présence. Une manière d’habiter la relation avec délicatesse, attention, et ouverture. Une voie d’éveil thérapeutique. Et pourquoi pas d’éveil spirituel ?

Jean-Marie Delacroix

Bibliographie

André, C. (2009). Méditer, jour après jour. Paris : L’Iconoclaste.
Comte-Sponville, A. (2006). L’esprit de l’athéisme. Introduction à une spiritualité sans Dieu. Paris : Albin Michel.
Cyr, J., & Mercier, A. (2018). La pleine conscience : intégration dans un programme psychiatrique spécialisé. In Devault, A. & Pérodeau, G. (dirs.), Pleine conscience et relation d’aide. Montréal : Presses de l’Université Laval.
Delacroix, J.-M. (2020). La pleine conscience en psychothérapie. Au cœur de la relation. Paris : Dangles ; rééd. 2024, Le Ravin Bleu.
Delacroix, J.-M., & Jiménez, R. (2022). De la Gestalt à la psychothérapie contemplative. Revue Gestalt, (57).

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