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À Dire PÔLE ÉCRITURE
12 juin 2025

Je suis venue aux Rencontres Gestaltistes sur l’altérité

Sous la bannière du « Bon Pasteur » d’Angers se sont retrouvés soixante-dix congressistes à l’occasion de la rencontre annuelle proposée par la FPGT (26-27 avril 2025). Dans ce qui fut un établissement religieux et bien-pensant, je m’amuse à observer les pensionnaires s’éparpiller et prendre possession de leurs cellules monacales avant de déambuler en procession dans le labyrinthe des couloirs fléchés où certains s’égarent… Des retrouvailles chaleureuses sont enfin possibles dans un espace lumineux ouvert sur un jardin printanier. Au milieu de la fourmilière, chacun repère les têtes familières et s’étonne de découvrir de nouveaux visages car une vingtaine de personnes inaugure cette plongée dans notre congrégation ! Parmi les nouvelles têtes, je remarque la silhouette élancée d’un homme grisonnant qui se distingue de la masse.

L’accueil des nouveaux se fait selon un joli rituel fleuri grâce auquel la question de l’altérité se pose déjà, vu les différentes langues parlées par les nouveaux venus. Ce thème de la mise en évidence de nos points communs, de nos différences et divergences nous occupera pendant deux jours. Une mise en situation habilement orchestrée par une dénommée Stéphanie nous met au travail et permet de jouer avec notre diversité. Au cours de cette expérience ludique, il m’arrive de croiser le regard de cet homme distingué dont la présence m’intrigue. Le mystère s’éclaire lorsque Nicolas nous présente Bernard Rigaud, philosophe érudit chargé d’introduire la thématique des journées. A cette fin, notre intervenant, président de l’Association Internationale Maldiney, s’appuie sur la pensée de ce maître dont il fut l’élève. Avec éloquence, il réussit à nous faire partager sa passion, tant son expression et sa gestuelle sont parlantes ; toujours debout et en mouvement, il nous regarde et nous interpelle sans lire ses notes.

Se laisser surprendre

Mon projet n’est pas de résumer le propos de notre interlocuteur que nos lecteurs pourront retrouver dans les ouvrages dont il est l’auteur (1). Je tente seulement de lancer ici quelques pistes de réflexion inspirées par ce brillant conférencier qui n’a pas arrêté de nous surprendre ! Dans un premier temps, la référence à la phénoménologie, qui sous-tend notre démarche gestaltiste, est explicitée. Bernard, à la fois psychanalyste et philosophe, souligne la contemporanéité de la naissance de la psychanalyse et de la phénoménologie puisque Freud et Husserl furent tous les deux élèves du professeur Brentano. Les deux démarches se différencient : d’un côté, la psychanalyse se centre sur le pourquoi et pose l’hypothèse de l’inconscient ; de l’autre, la phénoménologie s’intéresse au comment et se départit de toute hypothèse. Elle ne cherche pas à soigner, mais seulement à décrire la manière dont la personne nous apparaît.

Le philosophe Henri Maldiney s’inscrit dans ce mouvement et propose la déclinaison du « senti, perçu, compris et formulé ». Je suis frappée par le rapprochement possible avec le thème de notre publication actuelle de A-dire ainsi précisée : « sentir, savoir, résonner, comprendre ». Je m’étonne de cette synchronicité et suis ravie d’entendre l’orateur décrire ces différents aspects. Le « sentir », c’est l’éprouvé, aucun doute sur ce que chacun ressent dans sa subjectivité. Le « percevoir », c’est donner du sens à l’expression. Le « comprendre », c’est donner de l’expression au sens. Et le « formuler », c’est mettre en forme ce que l’on a compris. Du côté du « senti », soit du « pathique », il n’y a aucun doute puisque nul ne peut remettre en cause l’éprouvé de la personne, mais du côté du « perçu », le doute existe car le sens donné à l’éprouvé peut différer. Cette démarche en quatre modalités s’active dans toute relation au monde, notamment dans la dimension artistique, dans la sensibilité à la peinture par exemple. La capacité d’étonnement est déterminante.

Cette philosophie est celle de l’ouverture. La conception de l’homme est non seulement celle du vivant mais celle de l’existant. Exister c’est faire face à l’imprévisible et à la transformation. En ce sens la pathologie est un échec d’existence, une fermeture, une incapacité à aller dans la rencontre de l’altérité, à se laisser transformer par autrui. La fonction du thérapeute est la mise en mouvement à partir du « pathique », soit du sentir, et d’ouvrir la possibilité d’un changement. Ce qui demande de s’anéantir pour devenir autre. Dans la pensée de Maldiney, quelques points se révèlent importants pour nous gestalt-thérapeutes : la thérapie consiste à libérer en quelqu’un sa capacité d’exister ; la transpassibilité, c’est accueillir l’imprévu ; la transpossibilité, c’est l’ouverture à tous les possibles ; et enfin le rythme, c’est la mise au monde, être dans le monde, avec le monde. Le Dasein, c’est être là, en présence ; le Mitsein, c’est être en interrelation, être acteur dans le monde avec lequel on est.

Dans ce développement magistral, ce que je retiens le plus, c’est cette nécessité d’ouverture, cette capacité à nous laisser surprendre. La manifestation de notre surprise par un geste, une interjection : « Ah ? Ah bon ? » est une ouverture à l’autre. La pertinence de notre intervenant vient elle-même nous saisir : « cette conjonction de l’altérité et de la réalité commence à cette rencontre, à chaque instant du nouveau s’éclaire à notre propre jour… C’est en dehors de toute attente que tout arrive ! » C’est alors que se pose la question de l’anticipation et du projet car si un résultat est attendu, nous sommes déterminés et fermés à l’inattendu. Le seul projet que nous puissions avoir, c’est celui de ne pas avoir de projet. Pour ma part, je crois que nous pouvons tendre vers l’ascèse de cette attitude phénoménologique sans être certains d’y parvenir.

Cet exposé argumenté a suscité le questionnement de nos confrères et permis l’ouverture d’un débat dans lequel notre conférencier ne cache pas son enthousiasme pour ce qu’il cherchait à nous communiquer. Personnellement, j’ai eu la chance de poursuivre ces échanges à table, ce qui a permis de nous ouvrir à un réseau de connaissances communes. En effet, Bernard enseigne à l’INECAT (Institut National d’Expression, de Création, d’’Art et Thérapie) dirigé par Jean-Pierre Klein dont un article a été publié dans les Cahiers de Gestalt-thérapie n°20 « Formes en actes » (2007). Parmi les formateurs, Bernard Rigaud croise et apprécie notre collègue Edith Blanquet, gestalt-thérapeute, qui se réfère à la philosophie de Heiddeger alors que lui-même fut élève de Maldiney et se laisse encore inspirer aujourd’hui par sa pensée. Je m’aperçois, du côté du « sentir », combien j’éprouve de plaisir à vivre ces affinités dans la stimulation de ces chemins croisés. Puisse la revue A Dire contribuer à créer et alimenter ces carrefours de rencontres !

Chantal Masquelier-Savatier

(1) Par exemple : Henri Maldiney : la capacité d’exister, H.Diffusion, 2019

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