Pantoum Camille
Brigitte Baronetto
Vers 1 : Je vous regarde Camille, éteinte, recroquevillée, emmitouflée dans votre écharpe. Je vous connais depuis tant d'années.
Vers 2 : Je suis aux aguets, attentive car vous êtes toujours souriante, adorable, discrète. Étrange petite souris qui ne veut pas prendre trop de place.
Vers 3 : Je vois des traces sur votre visage, lignes creusées sur vos joues. J'imagine des sillons de larmes. Je sais que vous pleurez souvent, en silence.
Vers 4 : Je sens votre corps-forteresse prêt à se refermer un peu plus, au moindre signal : ton trop ferme, regard trop sombre, geste trop brusque. Vous êtes en alerte.
Vers 5 : Je suis aux aguets, attentive car vous êtes toujours souriante, adorable, discrète. Étrange petite souris que ne veut pas prendre trop de place
Vers 6 : Je me sens comme une mère ourse, douce, chaude, câline, sécurisante, protégeant sa vulnérable progéniture contre des attaques imprévisibles, sournoises, si dangereuses
Vers 7 : Je sens votre corps forteresse, prêt à se refermer un peu plus au moindre signal : ton trop ferme, regard trop sombre, geste trop brusque. Vous êtes en alerte.
Vers 8 : Alors j'essaie de convaincre. J'emploie des mots forts pour vous réveiller, pour vous animer, pour vous sortir de cette inertie, de cette apathie. Il a distillé ce poison anti-vie, goutte à goutte, dans votre corps, dans votre cœur, dans votre âme, vous réduisant à l'ombre de vous-même, vous réduisant à rien.
Vers 9 : Je me sens comme une mère ourse douce, chaude, câline, sécurisante, protégeant sa vulnérable progéniture contre des attaques imprévisibles, sournoises, si dangereuses
Vers 10 : Je ressens de la rage, de l'horreur. Une énergie de guerrière m'envahit, je la connais bien. Elle naît chaque fois que Madame Perversion montre son nez, chaque fois, qu'avec machiavélisme, elle s'amuse à démolir un être humain, chaque fois qu'elle s'enorgueillit de frapper les points faibles, chaque fois qu'elle se réjouit d’annihiler l'autre et de le voir à terre.
Vers 11 : Alors j'essaie de vous convaincre. J'emploie des mots forts pour vous réveiller, vous sortir de cette inertie, de cette apathie. Il a distillé ce poison anti-vie, au goutte à goutte, dans votre corps, dans dans votre cœur, votre âme, vous réduisant à l'ombre de vous même, vous réduisant à rien.
Vers 12 : Car je vous sais drôle, amusante, pleine d'esprit. Où sont passés humour, délicatesse, finesse ? Je ne rencontre plus d'étincelles dans votre regard, d'espièglerie dans votre sourire. Silhouette évanescente, vous êtes l'ombre de vous-même. Mon cœur bat fort. La peur montre son nez.
Vers 13 : Je ressens de la rage, de l'horreur. Une énergie de guerrière m'envahit, je la connais bien. Elle naît chaque fois que Madame Perversion montre son nez, chaque fois qu'avec machiavélisme, elle s'amuse à démolir un être humain, chaque fois qu'elle s'enorgueillit de frapper les points faibles, chaque fois qu'elle se réjouit d’annihiler l'autre et de le voir à terre.
Vers 14 : Je me sens prête à bondir pour vous secouer, vous ranimer, vous protéger de cet homme habile, malin, si comédien. Il donne le change, agréable et merveilleux convive. Un jour, je l'ai croisé. Son comportement pourtant bien anodin, vraiment banal a éveillé mes antennes. Pourquoi ? Il y avait du trop... du faux.
Vers 15 : Car je vous sais drôle, amusante, pleine d'esprit.Où sont passés humour, délicatesse, votre finesse ? Je ne rencontre plus d'étincelles dans votre regard, d'espièglerie dans votre sourire. Silhouette évanescente, vous êtes l'ombre de vous-même. Mon cœur bat fort. La peur montre son nez.
Vers 16 : Je vais rester là, pour vous, essayant de ne faire peser aucune pression supplémentaire, sur vos frêles épaules. Les infimes traces de vie, d'énergie, de réparties sont si fragiles. Vous m'êtes précieuse. Je me ferai léger zéphyr, plume d'oiseau, mélodie aérienne pour vous approcher. Je suis si bouleversée.
Vers 17 : Je me sens prête à bondir pour vous secouer, vous ranimer, vous protéger de cet homme habile, malin, si comédien. Il donne le change, agréable et merveilleux convive. Un jour, je l'ai croisé. Son comportement pourtant bien anodin, vraiment banal a éveillé mes antennes. Pourquoi ? il y avait du trop... du faux.
Vers 18 : Je vois des traces sur votre visage, lignes creusées sur vos joues. J'imagine des sillons de larmes. Je sais que vous pleurez souvent, en silence.
Vers 19 : Je vais rester là pour vous, essayant de ne faire peser aucune pression supplémentaire, sur vos frêles épaules. Les infimes traces de vie, d'énergie, de réparties sont si fragiles. Vous m'êtes précieuse. Je me ferai léger zéphyr, plume d'oiseau, mélodie aérienne, pour vous approcher. Je suis si bouleversée.
Vers 20 : Je vous regarde Camille, éteinte, recroquevillée emmitouflée dans votre écharpe. Je vous connais depuis tant années.
Brigitte Baronetto
J'ai découvert le pantoume au cours d'un stage d'art-thérapie basée sur le thème « La créativité sous toutes ses formes. » Le pantoume est un procédé d'écriture avec des contraintes de répétitions au bon endroit et des débuts de phrases imposés. Je l'utilise avec mes patients durant une séance. Il devient ressource pour moi après un entretien complexe et permet d'élargir l'awareness et de regarder la situation autrement.
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