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À Dire PÔLE ÉCRITURE
11 décembre 2025

Quand les figurines font figures

Ce thème de l’altérité m’inspire, il est au cœur du travail que je propose avec les figurines. J’ai envie de vous partager mon expérience de gestalt-thérapeute quand les figurines ouvrent le chemin du changement. C’est à la fois une pratique issue d’expériences vécues et aussi une façon créative de rencontrer l’autre.

Ce travail est particulièrement indiqué quand les personnes se retrouvent bloquées dans leur processus thérapeutique par un conflit intérieur, où deux parties possèdent la même quantité d’énergie et entrent en compétition. La personne se fige alors, incapable de faire le moindre choix, envahie par l’anxiété et l’impuissance. J’ai conçu ce dispositif au fil de ma pratique thérapeutique, guidée par un ressenti de manque et l’émergence d’un besoin. C’est aussi une quête personnelle qui prend racine dans la déconstruction de ce que j’avais introjecté lors de ma formation de gestalt-thérapeute. Je me vivais comme une thérapeute qui travaille avec ce qui est là : l’angoisse, l’impuissance du patient, les phénomènes qui apparaissent. Sans chercher à pousser ni à tirer, juste être là. Et pourtant, je me retrouvais dans des thérapies qui tournaient en rond, n’avançaient pas, avec des patients qui partaient… et face à ma propre impuissance. Alors j’ai déconstruit cette posture introjectée. J’ai ouvert une autre voie : celle de faire des propositions depuis ma place de thérapeute, de créer un espace d’expérimentation, en cohérence avec mon domaine de compétence. J’ai ainsi construit une posture qui propose, tout en soutenant et en accueillant l’angoisse et l’anxiété du patient.

Mon inspiration s’est nourrie des expériences que j’ai vécues, de mes observations, de formations et cette pratique avec les figurines est une synthèse créative qui a pris cette forme. Voici donc les origines de mon inspiration citées ci-dessous.

De l’observation aux apports théoriques

Tout d’abord, j’ai travaillé une douzaine d’années comme animatrice en crèche et je suis aussi maman de quatre enfants. Tout le monde connait le doudou, cet objet transitionnel, si précieux dans la construction de l’enfant. En observant les tout-petits, j’ai été intéressée par le lien qu’ils tissent avec leurs doudous, vécus comme des prolongements d’eux-mêmes et de leurs expériences. En les mettant en scène à travers le jeu, je peux accéder à leurs ressentis, à cette partie sensible qui s’exprime par l’objet.

Lors d’une formation en CNV -communication non violente-, j’ai découvert l’auto-empathie et l’utilisation des personnages principaux : la girafe, symbole de parole bienveillante ; le chacal figure de la communication non bienveillante. Ce dernier m’a particulièrement intéressée. Il permet à la personne d’exprimer tout ce qu’elle n’ose pas dire et fait dégonfler les ballons intérieurs. Cela favorise l’accès à une ouverture et une disponibilité relationnelle qui n’était pas possible avant cela. Les effets bénéfiques de l’écoute du chacal dans l’auto-empathie, le fait de passer par l’objet « chacal » représenté par une marionnette viennent planter des petites graines qui vont germer. A cette même époque, j’écoute des podcasts d’Issa Padovani et je m’arrête sur ce qu’il nomme les MAI (Multiples Aspects Intérieurs). Dans son travail, il interroge les parties Intérieures des personnes qui s’expriment à travers un petit personnage. Avec ces vidéos, naît en moi l’inspiration des figurines et de l’interview.

Je me suis nourrie aussi de ce que dit Arnold Beisser, l’auteur de la théorie paradoxale du changement. De manière très synthétique, il précise que le changement survient quand on devient ce que l’on est et non lorsqu’on tente de devenir ce que l’on n’est pas. Il ne croyait pas qu’une personne puisse changer en se forçant ou en se persuadant de changer ; j’ai aussi cette conviction.

J’ai appris et pratiqué le jeu de rôle en gestalt-thérapie où j’invite mes patients à prendre la place d’une personne de leur entourage et de s’exprimer comme s’il était cette personne, ce qui ouvre à d’autres perspectives de ressentis, de représentations. La personne peut aussi donner la parole à différentes parties d’elle-même peu entendues jusqu’alors.

Et enfin je m’inspire de mes connaissances sur la dissociation traumatique. Ce qui m’intéresse ici dans ce travail avec les figurines, c’est le mécanisme d’association/dissociation. En étant très schématique, quand la personne a vécu un traumatisme, elle n’a pas pu associer l’expérience traumatique à son psychisme et elle reste dissociée. Cette expérience reste alors telle quelle, en l’état et peut être ravivée par des déclencheurs. La personne peut vivre des phénomènes d’envahissement très angoissant, de dépersonnalisation, de figement. Le travail avec les figurines peut donner l’occasion à une partie dissociée de la personne de s’exprimer enfin et de commencer le travail d’association.

Les appuis gestaltistes sont aussi bien présents dans ce travail et notamment la conscience ici et maintenant. La capacité d’awareness de la personne, résultat souvent de tout un travail fait en amont qui consiste pour elle à faire ce geste de porter son attention sur son intériorité. De regarder, d’écouter, de sentir et d’exprimer ce qu’elle perçoit d’elle-même.

Quand les affects sont si envahissants que la personne ne sait plus qui ou quoi écouter d’elle-même, le travail avec les figurines induit un décollement : ce n’est pas elle qui parle c’est la figurine et elle donne la parole à la figurine. J’induis ainsi que cette partie qui s’exprime n’est qu’une partie d’elle-même, qu’elle n’est pas réductible à cette partie et qu’elle est même encore plus vaste que la somme de ces parties. Le paradoxe qui s’invite avec la théorie paradoxale du changement est présent là aussi : c’est en donnant la parole aux différentes parties, en les accueillant pleinement et en les associant à l’expérience en cours que le changement arrive.

Quand j’effectue ce travail, je ne sais pas ce qu’il va se passer ni où cela nous mènera. J’accompagne ce cheminement, cet aller vers l’inconnu, je m’ouvre à ce qui va advenir et fais confiance aux ressources de la personne. A chaque fois, je me sens émerveillée de ce qui se dévoile.

Ce dispositif stimule le cerveau droit, celui de la créativité, l’imagination, les émotions, les intuitions. Les paroles exprimées par les figurines échappent au discours habituel répétitif et figé. Nous pouvons nous laisser surprendre par un langage inhabituel de type régressif ou agressif, en tout cas sensible et qui sort du silence, de la solitude et du secret dans lequel il était parfois depuis toujours.

Un protocole créatif au service du changement

Forte de ses appuis théoriques, avec le temps et l’expérience j’ai mis en place un protocole sur lequel je m’appuie, fruit de ma pratique. J’ai accumulé des figurines qui représentent une diversité de personnages réels et imaginaires : princesses, dragons, robots, monstres, animaux, peluches, enfants, bébés, soldats, licornes, policiers, chevaliers, etc. Elles sont visibles et présentes dans mon cabinet.

Le protocole est expliqué au patient :

Il s’agit d’une interview des deux parties en conflit qui vont pouvoir s’exprimer jusqu’au bout, l’une après l’autre

Je demande à la personne de choisir par quelle partie elle souhaite commencer,

Je l’invite à se centrer sur cette première partie puis de se rapprocher des figurines et de se laisser choisir par elle.

La personne va parler et s’exprimer à la place de la figurine, jusqu’à ce qu’elle ait l’impression qu’elle n’ait plus rien à dire, et si après avoir entendu la deuxième partie elle a encore envie d’ajouter quelque chose, elle pourra encore le faire.

L’interview

« Bonjour, merci d’être là et bienvenue » : j’accueille la figurine et cette partie qui apparait sous ces traits. Je fais alliance avec cette partie, complètement, mon cœur s’ouvre.
« Qui es-tu ? » Qui de toi figurine, représente la partie qui souhaite s’exprimer ? Je donne la parole à la figurine qui a choisi de venir.
« Que fais-tu ? Raconte-moi ta vie, à quoi tu passes ton temps ? » Mon intention est d’aller toucher quelle est la fonction de cette partie, souvent gardienne, protectrice.
« Comment t’appelles-tu ? » C’est surprenant la diversité des noms : j’ai eu des «bestioles », « grounch », « candy », « nourse » et autres fantaisies…
« Quel âge as-tu ?» Je pose cette question lorsqu’une partie régressive s’invite et il peut arriver qu’il apparaisse des parties de la personne très précoces, trois ou quatre ans.
« Quel est ton besoin ? »
Et enfin « Connais-tu celui ou celle qui parle à ta place ? » Il arrive fréquemment que la réponse à cette question soit non, et il s’agit alors d’une vraie rencontre. Ce moment, souvent sensible, fait vivre un élan de compassion et d’auto empathie touchant.
« As-tu encore quelque chose à dire ? Pouvons-nous te laisser et passer à l’autre partie ? »

La deuxième interview se déroule alors à l’identique de la première figurine en suivant le même questionnement. A l’issue de cette deuxième partie, je demande à la personne de prendre le temps d’assimiler tout ce qui s’est exprimé, dans un temps de silence, et ensuite à son rythme, elle ira remettre les deux figurines sur les étagères et ainsi terminer cette séquence. Elle peut aussi si elle le souhaite prendre des notes afin de garder une trace écrite. La séance se termine sans chercher à « débriefer », je reste en silence. Et enfin, je note de mon côté toutes les pistes possibles qui s’ouvrent avec ce travail pour les prochaines séances.

Ces séances se sont toujours révélées comme des moments charnières dans les processus thérapeutiques. En se libérant de ce conflit intérieur, les personnes s’ouvrent à la rencontre et leur représentation de la relation évolue. Elles apprennent à reconnaitre cet « autre » qui est en eux et à s’inscrire ainsi dans un nouveau rapport avec autrui. Si la définition de l’altérité est la reconnaissance de l’autre dans sa différence, ce travail avec les figurines peut être le début d’une nouvelle ère relationnelle pour les patients.

Marielle Thouret

Bibliographie
Arnold Beisser, La théorie paradoxale du changement, L’exprimerie
Donald Winnicott, Le destin de l’objet transitionnel,
Isabelle Padovani, Multiples Aspects intérieurs
Séréna Rust, Quand la girafe danse avec le chacal, Jouvence poche
Suzette Boon, Kathy Steele, Onno Van Der Hart, Gérer la dissociation d’origine traumatique, Ed De Boeck Supérieur

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